Contexte Historique : Signification d'Achoura pour les Juifs et les Musulmans
Selon la Tradition, lorsque le Messager (Paix sur lui) arriva à Médine, il remarqua que les Juifs jeûnaient le 10ème jour du mois de Muharram, qu'ils appelaient Achoura.
Intrigué, il leur demanda pourquoi ils faisaient cela. Ils lui répondirent que c'était pour manifester leur gratitude envers Dieu d'avoir aidé les enfants d'Israël, en accordant la victoire à Moïse (Paix sur lui) contre le Pharaon. En réponse, le Prophète déclara : "J'ai plus de raison de me réclamer de Moïse que vous".
فقد روى البخاري عن ابن عباس أنه قال "قدم النبي المدينة فرأى اليهود تصوم يوم عاشوراء فقال: ما هذا؟ قالوا: هذا يوم صالح، هذا يوم نجى الله بني إسرائيل من عدوهم فصامه موسى، قال: فأنا أحق بموسى منكم، فصامه وأمر بصيامه
Dans un autre hadith rapporté par Al-Boukhari dans son Sahih, d'après Abdullah ibn Abbas : "Je n'ai jamais vu le Prophète (paix sur lui) préférer jeûner un jour plus qu'un autre, excepté le jour d'Achoura."
روى البخاري في صحيحه عن عبد الله بن عباس قوله ما رأيت النبي صلى الله عليه وسلم يتحرى صيام يوم فضله على غيره إلا هذا اليوم يوم عاشوراء
Pourquoi Jeûner Achoura ?
Ainsi, dès leur arrivée à Médine et avant même la prescription du jeûne du mois de Ramadan, les premiers musulmans ont commencé à jeûner la journée d'Achoura pour commémorer la résistance de Moïse (Paix sur lui) face à l'injustice.
L'Exemple de Moïse pour Ne Pas Sombrer dans le Piège de la Violence.
Pour les premiers musulmans qui avaient été chassés de La Mecque, jeûner Achoura leur permettait d’affirmer leur foi et d'inscrire leur action dans le combat pour la justice au nom de Dieu. Ils prenaient exemple sur le Prophète Moïse (Paix sur lui) qui avait eu le courage d’affronter le Pharaon. En effet, face au despotisme, Moïse s’était levé au nom de Dieu pour exhorter son peuple à porter la foi et à faire preuve de patience : « Demandez l’assistance de Dieu, dit Moïse à son peuple, et soyez patients ! La Terre est à Dieu. Il la donne en héritage à qui Il veut parmi Ses serviteurs, et la fin heureuse sera aux gens pieux. » (7:128)
قَالَ مُوسَىٰ لِقَوْمِهِ ٱسْتَعِينُوا۟ بِٱللَّهِ وَٱصْبِرُوٓا۟ ۖ إِنَّ ٱلْأَرْضَ لِلَّهِ يُورِثُهَا مَن يَشَآءُ مِنْ عِبَادِهِۦ ۖ وَٱلْعَـٰقِبَةُ لِلْمُتَّقِينَ
Adopter une résistance non violente, se connecter au Divin et montrer de la bienveillance envers l’humain représente le véritable chemin de droiture, tel que suivi par les Prophètes et les vertueux. C'est ce chemin que les premiers musulmans, sous la direction du Prophète (Paix sur lui), ont emprunté à La Mecque:
كُفُّوا أَيْدِيَكُمْ وَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ وَآتُوا الزَّكَاةَ
"Abstenez-vous de toute violence, accomplissez la prière (Salât) et donnez la Zakât."
La Pratique du Jeûne
Cette approche s'est poursuivie à Médine et s'est renforcé par la pratique du jeûne d'Achoura, dans un premier temps, puis du Ramadan à partir de la seconde année de l’Hégire. Le jeûne visant une meilleure éducation à la patience, à la maîtrise de soi et à la suppression de l’esprit de vengeance.
Eduquer à la Paix et à la Générosité
Après six années d'exil forcé loin de La Mecque et plusieurs batailles imposées aux musulmans, le Prophète réussit à persuader ses ennemis de conclure un traité de paix, que le Coran qualifia de "victoire éclatante" :
« Nous t'avons accordé une victoire éclatante. » 48 : 1
إِنَّا فَتَحْنَا لَكَ فَتْحًا مُّبِينًا
En l’an 8 de l’Hégire (630 après J.-C.), le Prophète rentre à La Mecque en vainqueur. Mais au lieu de chercher à se venger de ceux qui avaient tenté de l'assassiner et d'éradiquer la nouvelle religion, il pardonna et fit preuve d'une grande générosité en disant à ses ennemis : "Partez, vous êtes libres."
La pratique du jeûne couplé avec la stratégie de résistance non violente des premiers musulmans illustrent comment la foi et la patience peuvent transformer l'adversité en opportunité de croissance spirituelle et matérielle.
Cette éducation fondée sur la bienveillance et le pardon va non seulement libérer les opprimés mais également les oppresseurs qui vont se résoudre à arrêter le cycle de violence.
En s'inspirant de ces enseignements, nous pouvons surmonter les défis contemporains avec sagesse et compassion, contribuant à une société plus juste et plus solidaire.
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