On entend souvent que le retard des sociétés musulmanes est dû au fait de ne pas pratiquer la religion.
Pourtant, la religion, dans son essence, est un appel à des idéaux tels que la paix, la justice, la liberté, la dignité, le savoir, la bienveillance, le respect, le vivre ensemble, la solidarité, l'organisation, la propreté et la fraternité.
Toutes ces valeurs sont des aspirations universelles que toutes les nations souhaitent réaliser.
En observant le monde, on constate que les nations qui prospèrent et se développent le mieux sont celles qui parviennent à se rapprocher de cet ensemble de valeurs et réussissent à les incarner dans leur vie quotidienne.
Les valeurs de l'Islam sont majestueuses et sublimes : pourquoi n'ont-elles pas trouvé une incarnation dans la réalité des sociétés musulmanes ?
Pourquoi la religion n'a-t-elle pas produit l'effet attendu sur la vie quotidienne ?
Quatorze siècles d'histoire musulmane nous ont légué, à nous musulmans contemporains, une série de grandes questions qui attendent toujours des réponses de notre part :
- D'où vient notre incapacité à traduire dans le monde réel les grandes valeurs de la religion musulmane ?
- Quelles sont les problématiques qui se sont imposées aux musulmans au cours de leur histoire dans la gestion de l'État ?
- Quels défis se sont posés sur le plan social et économique ?
- Quelles questions se sont imposées dans le domaine des sciences ?
- Quelles sont les illusions idéologiques qui trompent les musulmans aujourd’hui ?
- Comment pouvons-nous reprendre notre marche vers l'avant et contribuer à l’évolution de la civilisation humaine ?
Une analyse approfondie s'impose pour saisir les facteurs qui ont, par le passé et encore aujourd'hui, paralysé l'intelligence musulmane, la confinant dans un cercle fermé de répétitions stériles, passant d'exhortations en exhortations, sans parvenir à transformer et à améliorer sa réalité individuelle et collective.
L'intégration des valeurs dans une société suit cinq étapes :
1. L'étape de la conscientisation
La valeur est évoquée et discutée dans divers domaines, tels que la religion, la littérature, l'art, la poésie et le roman, mais sans véritable étude approfondie. C'est une phase embryonnaire, marquée par une conscience diffuse de la valeur.
2. L'étape philosophique
L'individu ou la société s'engage dans une réflexion approfondie sur la valeur, interrogeant ses fondements, son importance et sa place parmi les autres valeurs existantes. On réfléchit également aux moyens de la diffuser au sein de la société. Cette étape marque le début de la maturation et de la volonté de diffusion.
3. L'étape de l'adhésion consciente
La valeur devient un principe fondateur pour l'individu ou la société. Elle est alors formulée sous forme de slogan mobilisateur, comme : "La consultation est notre mode de vie" ou "La justice est le pilier de notre société".
4. L'étape procédurale
Une fois le lien entre l'idée et la réalité établi, on met en place des procédures et des lois permettant l'application concrète de la valeur, qui devient alors un véritable mode de vie intégré dans le tissu social.
5. L'étape de la pérennisation
Des outils et des institutions sont créés pour garantir que la valeur demeure fidèle à son objectif initial et pour la protéger contre toute tentative de déviation ou d'abrogation.
En observant de plus près, on constate que la majorité des valeurs débattues et citées dans nos sociétés musulmanes en sont restées au stade embryonnaire. Elles sont souvent évoquées de manière apologétique, voire complètement absentes de la réalité sociale.
Comment en sommes-nous arrivés à cette situation ? Cette question fondamentale s'impose à nous aujourd'hui.
Est-ce dû à l'analphabétisme de la société qui a été le témoin de la révélation initiale ? Ou bien à l'arrêt du questionnement philosophique, remplacé par une tendance à argumenter en se contentant de citer des textes religieux, sans explorer les horizons de la recherche théorique ? Peut-être s'agit-il d'une combinaison de ces deux éléments?
Une enquête plus approfondie, qui n'est pas l'objet de ce livre, serait nécessaire pour y répondre pleinement.
Cependant, l'un des obstacles majeurs aujourd'hui est la mentalité d'auto-défense qui conduit à rejeter toute réflexion critique sur cette problématique.
Cette recherche critique sur les origines profondes de la crise présente en effet deux dangers :
- La crainte de sombrer dans le désespoir, si l'histoire dévoile une réalité plus sombre que ce que nous aurions imaginé.
- La peur que notre regard sur les figures emblématiques de l'histoire musulmane ne se ternisse, remettant en question leur place et leur rôle.
Il est vrai qu'en période de crise, il est naturel pour les gens de magnifier leur passé et de s'y appuyer pour retrouver espoir. Cependant, lorsqu'ils se révèlent incapables d'améliorer leur présent et de bâtir un avenir meilleur, la tendance à perdre confiance s'amplifie, rendant la sortie de crise d'autant plus incertaine.
Une telle analyse nous paraît juste... Cependant, les crises politiques et sociales au sein de la communauté musulmane, telles que l'autoritarisme, les conflits ethniques et religieux, ainsi que l'absence d'institutions garantissant une alternance politique pacifique, trouvent leur origine dans des crises profondes au niveau des idées :
Il s'agit notamment d'un mode de pensée irrationnel, de la vision négative concernant des sujets comme les sciences profanes et la recherche philosophique, ainsi que d'une confusion persistante sur la relation entre le monde d'ici-bas et celui de l'au-delà.
Ces crises ne pourront être comprises ni surmontées qu'à la condition de mener un effort rigoureux pour comprendre comment s'est formée la conscience collective de la communauté musulmane, ainsi que les circonstances qui ont influencé cette construction. Il est également essentiel d'analyser la nature des réactions et les erreurs commises dans la gestion de certains enjeux cruciaux.
Nombreux sont ceux qui ont fait avorter toute recherche scientifique allant dans cette direction, par crainte des conséquences qui pourraient en découler. Une attitude compréhensible à l'époque de la domination coloniale dans le monde musulman.
Les forces musulmanes se sont rapidement retrouvées écrasées par la puissance coloniale. Face à l'attrait et à l'influence de la civilisation occidentale, des mécanismes d'auto-défense se sont déclenchés : rejeter la responsabilité sur le colonisateur, magnifier le passé et blâmer la communauté musulmane pour son manque de rigueur dans l'application de l'islam et son incapacité à égaler les réalisations des générations précédentes.
Pour mettre en avant les moments de gloire, il a fallu occulter les pages sombres de notre histoire, puis organiser des défenses pour repousser toute tentative de réévaluation critique de notre histoire, qui chercherait à identifier les failles et les erreurs de notre parcours en tant que communauté humaine.
Pour comprendre les causes profondes de la crise actuelle dans le monde musulman, il est indispensable de revisiter et d'analyser les débuts de son histoire politique. Cette histoire a profondément marqué la conscience collective musulmane, tout comme l'histoire de la naissance des sciences et les obstacles auxquels elles ont été confrontées.
Selon nous, la crise actuelle dans le domaine des idées est à l'origine de la crise des relations, tant internes qu'externes, et a contribué à l'échec des projets de développement et de prospérité.
Nous ne proposerons pas un récit historique linéaire afin d'éviter la monotonie pour le lecteur. Au lieu de cela, nous nous attacherons à aborder les grands moments et les principaux tournants de l'histoire du monde musulman, afin de mettre en lumière les dynamiques globales qui ont façonné cette histoire.
Les Réalisations et les Défis de la Civilisation Musulmane
Pour ceux qui craignent d'être déstabilisés par des discussions complexes, nous recommandons, avant de nous plonger dans l'analyse des causes du déclin et des failles qui ont affaibli la civilisation musulmane, de commencer par des lectures qui renforcent la confiance en soi et mettent en lumière les moments de grandeur de la civilisation islamique.
Une référence intéressante est le livre "Le Soleil d'Allah brille sur l'Occident" de Sigrid Hunke.
Bien que cette œuvre ne couvre qu'une partie de l'histoire, elle offre une perspective inspirante sur les contributions de l'Islam à la civilisation mondiale.
Ce type de lecture a deux effets positifs majeurs :
Permet de voir comment le Coran, avec ses nombreux encouragements à l'observation et à l'analyse des phénomènes naturels, a été un véritable moteur pour la créativité humaine dans des domaines aussi divers que les sciences, la littérature, et l'architecture.
redonne foi en la communauté , ravive la fierté et renforce le moral.
Ces lectures peuvent ainsi préparer le terrain pour des réflexions plus nuancées et critiques par la suite.
Nous ne présenterons pas les faits historiques de manière linéaire afin d'éviter d'ennuyer le lecteur. À la place, nous allons nous concentrer sur une présentation des grands événements et des moments clés qui ont façonné le mouvement de l’histoire musulmane.
Ce tableau résume les réalisations et les défis majeurs de la civilisation musulmane. Il illustre les différentes étapes de l'évolution de cette société, ses succès, mais aussi les obstacles et faiblesses qui ont marqué son histoire.
En se concentrant sur des aspects variés, tels que les défis politiques, sociaux et économiques, ce tableau vise à offrir un aperçu des leçons que l'on peut tirer de cette histoire pour mieux comprendre les enjeux actuels et les possibilités futures.
Tableau : Réalisations et Défis de la Civilisation Musulmane
Thème | Description |
L’Arabie pré-islamique | Une Arabie à la marge des grandes civilisations et considérée comme stagnante, avec beaucoup d’idées mortelles présentes dans la plupart des secteurs de la vie sociale. |
Idées vivantes de l'Islam | L'avénement de l’islam a établi les fondations et semé les valeurs essentielles pour favoriser le développement de la société et l'essor d'une civilisation. Ces valeurs étaient destinées à évoluer et à être intégrées par la société au fil du temps. Cependant, beaucoup de ces valeurs sont restées à l'état embryonnaire et n'ont pas pu dépasser les mentalités tribales arabes de l'époque. Des concepts comme l'équité, la place de la femme, la résolution pacifique des conflits n'ont pas été institutionnalisés et ce même après la dernière communication du Prophète. |
Insuffisance de maturité politique | Après la mort du Prophète, les structures politiques sont restées primitives : aucune institution ni procédure n'a été mise en place pour organiser l'alternance au pouvoir après le décès d'un calife. Le système se retrouvait ainsi vulnérable, menacé à chaque disparition d'un dirigeant. De même, aucune structure institutionnelle n'a été prévue pour gérer les oppositions internes d'une partie de la population face aux décisions du calife, ce qui a conduit au drame entourant Othmane. Pour faire face aux conflits armés entre musulmans, aucune institution n'a été établie non plus, aboutissant à des événements tragiques tels que la bataille de Siffin. Par ailleurs, aucune mesure n'a été mise en œuvre pour répondre à la question cruciale : que faire si le système venait à se transformer radicalement, comme ce fut le cas avec l'avènement des Omeyyades ? Face à l'absence de connaissances structurées pour aborder ces mutations et la transformation du système politique, la gestion de la situation s'est souvent limitée à des mesures temporaires, faites de rappels moraux et d'exhortations, sans s'attaquer aux racines des problèmes. |
Réalités des époques Omeyyade et Abbasside | Il est important de connaître les grandes réalisations de l’époque Umayyade (40H-132H), de même qu’il est important de connaître la durée de l’âge d’or de l’époque Abbasside, ainsi que les grands projets réalisés à ce moment de l’histoire, sans oublier les témoignages des écoles rationalistes, théologiques et juridiques, |
Déclin et Invasions | Le déclin s'est poursuivi, malgré le règne prolongé des Abbassides, qui ont gouverné de 721 à 1519 après J.-C. Leur âge d'or, cependant, n'a duré que 62 ans, sous les califats de Haroun al-Rachid, Al-Ma'mun, et Al-Wathiq. Par la suite, l'empire a connu une période de déclin, marquée par l'invasion des Mongols qui ont bouleversé le monde musulman. La chute de Bagdad en 1258 a été un moment décisif, suivie par l'arrivée des Turcs sur la scène politique. Le califat a été déplacé au Caire, où les Mamelouks ont pris les rênes du pouvoir, dirigeant le monde musulman jusqu'à ce que les Ottomans mettent fin à leur règne en 1519. En parallèle, le califat andalou a existé de 711 (91H) à 1492 (897H), avec la chute de Grenade. Cependant, leur véritable âge d'or fut marqué par le règne d'Abd al-Rahman Ier, dit "Ad-Dakhil" (le fondateur de Cordoue), de 731 à 788, et par Abd al-Rahman III, dit "An-Nasir" (le bâtisseur de la Madinat al-Zahra), de 929 à 961 après J.-C. Ces périodes de grandeur ont laissé une empreinte culturelle et architecturale durable dans la péninsule ibérique. L'âge d'or Abbasside n'a duré que 62 ans avant la chute de Bagdad en 1258. Plus tard, l'empire ottoman a pris le contrôle. |
Problèmes persistants | Pour résumer, les idées vivants apportées par l'Islam ont été comprises et interprétées à travers les âges par des peuples aux cultures et mentalités très diverses. Cependant, des problèmes politiques demeurent toujours : - L'absence d'institutions garantissant une alternance politique stable et légitime. - L'absence de mécanismes permettant la résolution pacifique des conflits, qu'ils soient politiques ou militaires. - L'absence de dispositifs efficaces pour mettre fin aux dérives du pouvoir. Ces lacunes ont empêché l'évolution vers des systèmes politiques véritablement inclusifs et durables. |
Le mouvement de l'Histoire.
La religion est un concept fondamental, omniprésent dans toutes les nations, sous une forme ou une autre.
Les systèmes de croyance, qu'ils incluent des pratiques cultuelles ou des principes philosophiques, forment la base de ce que l'on appelle la religion.
De plus, la vision que les individus se forgent de la vie et de la société est souvent influencée par une lecture religieuse, qu'elle soit d'origine divine ou humaine.
L'homme, en quête de sens et d'orientation, ne semble pas pouvoir se passer d'une forme ou une autre de religion qui offre une vision de l'existence et des outils pour l'épanouissement personnel.
Chaque être humain tend à structurer sa vie selon des principes qui confèrent un sens à son existence. Cependant, dans ce livre, nous emploierons le terme "religion" pour désigner spécifiquement l'islam, car c'est la composante prédominante de notre environnement arabo-musulman.
Au fil du temps, chaque religion tend à s'éloigner de ses sources premières. Une Tradition Prophétique souligne d’ailleurs l'importance d'un renouveau, nécessitant l’intervention d'un individu ou d'un groupe réformateur à chaque siècle.
Malgré les discours sur la réforme, une observation historique s’impose : avec les générations, la pratique religieuse intègre souvent des éléments étrangers à ses principes initiaux, rendant leur retrait particulièrement complexe et difficile.
Le temps et non la force de l'argumentation finit par valider ce qui, à l’origine, ne faisait pas partie de la foi.
Le Coran nous incite à réfléchir aux exemples des religions antérieures pour en tirer des leçons. Car l’être humain est enclin à l’oubli, aux détournements des principes et parfois à une interprétation erronée des valeurs qu’il est censé incarner et préserver.
Les Arabes avant l'islam : Une société en stagnation
les idées mortes d’une société en stagnation | |
| Système de croyances |
| Le culte |
| Relationnel |
| Politique |
| Economie |
| Le social |
| Instruction |
| Santé |
| Défense |
| Morale |
| Droit |
| Les normes |
L'Islam introduit un système de valeurs qui diffère radicalement de celui prévalait en Arabie
Les Principes | Les idées vivantes |
[1] Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. | La création est gérée par un Dieu bienveillant. |
[2] Louange à Dieu, le Maître de l’Univers | Il est le Dieu de toute la création. Sa bonté englobe toute la création. |
[3] le Clément, le Miséricordieux. | La valeur première de l’islam est la bonté. |
[4] Le Roi du Jour Dernier | Agir en ayant conscience du jour Dernier, c’est être animé par la bonté, la justice et viser l’excellence. |
[5] Dis : «C’est Lui, Dieu l’Unique » | L'amour du Divin est le moteur des actions du serviteur. |
Lien avec le Divin (Culte) | Prière, zakat, jeûne, pèlerinage. |
Relations familiales | Mariage, divorce, héritage et relations filiales. |
[95] Et au Jour dernier, chacun se présentera seul devant Lui | La responsabilité devant Dieu est individuelle. |
Ceux qui croient et agissent de manière vertueuse. (Coran) | Les portes du Paradis s’ouvrent par l’action vertueuse dans la vie présente. |
Le droit chemin de ceux que tu as comblé de Tes bienfaits. | Nous croyons que tous les aspects de l’existence sont interconnectés et complémentaires formant un ensemble cohérent et unifié. Le musulman doit en prenant exemple sur les prophètes viser l’excellence et l’équilbre entre le spirituel et le temporel. |
non le chemin de ceux qui ont encouru Ta colère ni celui de ceux qui se sont égarés ! | Vigilance afin d’éviter et ne pas reproduire les erreurs qui mènent à l’égarement ou à la colère Divine |
A vous votre religion, à moi la mienne. | Nous croyons à la pluralité et au vivre ensemble des différentes communautés religieuses et philosophiques et nous croyons au débat d’idées. |
Que celui qui veut croit, que celui qui veut mécroit. | Nous croyons en la liberté de chacun de choisir sa croyance. |
Lis au nom de Dieu qui a créé. Celui qui a enseigné par le Calame ! | La lecture est une condition essentielle du progrès. |
N’observent-ils donc pas ? | L’univers est un livre étalé et il est la plus grande source de connaissances. |
Et ils méditent dans la création des cieux et de la terre | Le questionnement et la curiosité sont à l’origine de toute connaissance qu’elle soit spirituelle ou profane. |
Dis, amenez votre preuve irréfutable si vous êtes véridiques | Tout raisonnement doit passer devant le tribunal de la preuve irréfutable. |
Le rang. | L’organisation et la planification sont les clés de la réussite |
Dieu aime ceux qui se purifient. | Nous croyons en la propreté physique et morale |
Dieu ordonne la justice | Nous croyons en la justice sociale pour tous |
Et la bienfaisance | Nous croyons en l’excellence dans l’agir |
Pour vous une beauté | Nous croyons dans la beauté et l’esthétique |
Et si ton Seigneur l'avait voulu, Il aurait fait des gens une seule communauté . Or, ils ne cessent d’être en désaccord (entre eux), sauf ceux à qui ton Seigneur a accordé miséricorde. C’est pour cela qu’Il les a créés. | Nous croyons en la pluralité des convictions religieuses et philosophiques |
Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et répartis en peuples et tribus pour que vous vous entre-connaissiez. | Nous croyons en la fraternité humaine et en l’entraide entre tous les peuples. |
Vous descendez tous d’Adam | Nous croyons en une origine commune pour l’humanité |
Nous avons honorés les enfants d’Adam | Nous croyons en la dignité humaine originelle |
Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n’aime pas les transgresseurs ! | Nous croyons en la paix universelle et en le droit d’un peuple à assurer sa défense. |
Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables. | Nous croyons que chacun a droit à un traitement juste et bienveillant. |
Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas ; mais sois bon avec eux dans ce monde, Et suis le sentier de ceux qui se tournent vers Moi. Vers Moi, ensuite, est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez." | Nous croyons en le respect des droits de ceux qui ne partagent pas nos croyances. |
Ceux qui écoutent la parole et suivent le meilleur qu'elle contient, ceux-là sont ceux qu'Allah a guidés, et ceux-là sont les doués d'intelligence. | Nous croyons en la liberté d’expression de diffusion. |
Ô les croyants ! Remplissez fidèlement vos engagements. | Nous croyons en l’importance de respecter les contrats et les engagements qu’ils soient sociaux ou professionnels. |
Juge donc parmi eux d’après ce qu’Allah a fait descendre | Nous croyons en le droit qui s’applique avec justice et équité. |
En examinant les valeurs promulguées par l'Islam, il est évident qu'elles ont offert aux populations de l'Arabie de l'époque un bond considérable dans le domaine des idées, surpassant largement leurs capacités de compréhension et leur contexte historique.
On constate également que les idées vivantes de l’islam ont fourni les bases pour une vie vertueuse et un élan civilisationnel pour la nouvelle société et qu’elles ont stimulé le développement culturel et intellectuel des Arabes.
Par ailleurs, ces principes et valeurs ont été assimilées en fonction de l’imaginaire collectif des populations de l’Arabie et de leurs capacités intellectuelles et que la plupart de ces valeurs n’ont pas été traduites en une culture générale, encore moins en applications pratiques et en institutions concrètes.
Cependant, la sagesse intrinsèque à ce système de valeurs demeure encore pertinente aujourd’hui, transcendant le temps et l'espace.
A suivre
Cet article est un extrait de l'ouvrage du Dr Jassim Sultan, "les grandes problématiques du patrimoine", qui explore en profondeur la crise civilisationnelle que traverse le monde musulman.
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