Que se passerait-il si je déchirais le plus beau tableau du monde en petits morceaux, puis examinais chaque pièce séparément, constatant des bords irréguliers, un vide ou une insuffisance de sens, ou un défaut, puis émettait un jugement général affirmant que c'est une peinture mauvaise d'un artiste de mauvais goût ?Â
Quel serait le degré d’erreur dans ce jugement ?Â
Maintenant si je décidais de dépenser mon énergie à défendre chaque pièce séparément en ne tenant pas compte de l’ensemble !Â
Je vais me retrouver devant tellement d’incohérences tel un cycliste qui pédale dans le vide car je ne peux pas expliquer ces bords irréguliers, puis surtout il y a le sens qui me manque!
Que se passerait-il si quelqu'un, intentionnellement ou non, mélangeait ces pièces avec d'autres qu'il pensait appartenir au même tableau, et que je passais ma vie à défendre une pièce qui n'appartient pas à ce tableau, car elle lui est étrangère ?
Cela arrive lorsque nous nous noyons dans les détails et perdons de vue les structures et les images globales, car un mot ne signifie rien sauf dans une phrase, et une phrase dans un paragraphe, et un paragraphe dans le texte complet.Â
La première étape de la réforme est de sauver les cultures qui se sont construites sur des structures et des approches fragmentaires d'elles-mêmes, et d’apprendre aux générations futures à approcher les problématiques de manière globale et de leur enseigner à percevoir le rôle de chaque élément au sein du tout.
Et le plus grand danger auquel est confrontée la compréhension religieuse est celle des images fragmentées et l'absence d'un cadre régissant les détails.Â
Ce n’est qu'en surmontant cette défaillance, qu’on pourra ouvrir une nouvelle ère pleine de promesses.